Prognofruit 2019 : 20% de pommes et 14% de poires en moins.
Du 7 au 9 août, la filière des pommes et des poires s’est réunie dans le cadre exceptionnel et historique du château d’Alden Biesen à l’occasion de la 44ème édition de Prognosfruit. Après la récolte record de l’an dernier, la publication des prévisions pour 2019 était un événement très attendu.
Prognosfruit, le principal événement annuel du secteur de la pomme et de la poire en Europe, a réuni plus de 260 visiteurs de 17 pays. Cette année, la conférence a eu lieu à Alden Biesen, en Belgique, avec le soutien local de l’Association des Coopératives Horticoles Belges (VBT).
Comme chaque année depuis 1976, la World Apple and Pear Association (WAPA) y a publié les prévisions annuelles de la production de pommes et de poires pour la saison à venir. « La saison 2019-2020 se caractérise par des conditions climatiques particulières, dont les impacts sont très hétérogènes selon les régions et qui rendent l’exercice des prévisions de plus en plus compliqué », avertit Philippe Binard, secrétaire général de WAPA. « Il y aura peut-être des variations de 10 à 15 % selon les dégâts dus à la grêle et aux brûlures. »
Prévisions en pommes
La production européenne de pommes devrait atteindre les 10,556 millions de tonnes cette année. C’est 20 % de moins que l’an dernier (récolte record) et 8 % de moins que la moyenne des trois dernières années.
La Pologne, le géant européen de la pomme qui représente 1/3 de la production européenne, accusera une baisse de 44 %. Le rendement devrait être de 2,71 millions de tonnes, contre 4,81 millions de tonnes l’an passé. En Italie, avec 2,195 millions de tonnes, les rendements ne sont que de 3 % inférieurs à ceux de l’année dernière. La France occupe la troisième place avec 1,652 millions de tonnes, soit 12 % de plus qu’en 2018-2019.
La diminution de la récolte prévue dans plusieurs pays est due en grande partie aux conditions climatiques extrêmes qui ont prévalu dans
toute l’Europe. La grêle a été un problème dans de nombreuses régions, mais la chaleur d’il y a quelques semaines a également causé la perte
de beaucoup de fruits.
En Belgique, les prévisions de récolte seront probablement inférieures de 10 à 15 % aux chiffres présentés à Prognosfruit et arrêtés à début juillet. Aux pertes dues à la grêle, surtout au mois de mai, il faut encore ajouter les effets de la canicule (coups de soleil, environ 10 % de pommes brûlées) qui a frappé le pays en juillet.
Prévisions en poires
La récolte européenne de poires est estimée à 2,047 millions de tonnes, soit 14 % de moins que celle de l’an dernier (2018-2019 était, contrairement aux pommes, une campagne dans la moyenne) et 9 % de moins que la moyenne des trois dernières saisons.
En poires, il s’agira d’une des récoltes les plus faibles de la décennie, surtout en raison de la diminution de 30 % de la production italienne alors que l’Italie produit habituellement 30 % de la production européenne. Aux Pays-Bas, la récolte de poires devrait être de 379 000 tonnes, soit 6 % inférieure à l’an passé.
En Belgique, avec une estimation de 331 000 tonnes, la production est en baisse de 10 %, conséquence du gel lors de la floraison.
Un peu d’espoir
A l’annonce de ces volumes modérés, la filière espère pouvoir souffler un peu après une saison 2018-2019 très compliquée et catastrophique en termes de prix payé aux producteurs. La réduction de la production européenne de 15 à 20 % devrait permettre de retrouver un certain équilibre entre l’offre et la demande.
L’année prochaine, le congrès se tiendra en Serbie. Ce pays est un acteur important dans le domaine des fruits à baies surgelés, et le marché des pommes y est en forte croissance.
